LA VALLEE DE L'OURIKA ... du passé au présent
Située à une demie heure de route de Marrakech, c'est (et c'était ... mais bien différemment) le "coin campagne" assuré.
L'oued "Ourika"
Ce qu'il reste des constructions d'antan est perché aux pieds des montagnes. Une coulée de boue ayant emporté presque tout sur son passage en 1996 !
J'en avais gardé un tel souvenir de beauté harmonieuse ... avec l'oued Ourika en contrebas de la route et les villages de terre rouge à l'architecture si particulière, les saules pleureurs et les chèvres dans les arbres, les truites qu'on pouvait observer à l'oeil nu dans l'onde ... que j'ai souhaité montrer tout cela aux enfants lors de notre voyage de juin 2006.
décembre 1971 (Photos prises avec un petit Instamatic Kodak !)
Cette manie que j'avais à l'époque de me foutre au milieu du paysage ! ... Grrrr
Ma déception fut grande !
Nous étions un dimanche et n'avions pas imaginé ce qui nous attendait : il y avait foule à l'Ourika et des embouteillages monstres sur cette route si étroite qu'on ne pouvait faire demi-tour ! Des constructions PARTOUT ... avec des murs hauts obstruant la vue.
Voilà ce que nous pouvions voir encore en 1997 !
Des cafés et restaurants construits « à l'arrache » avec des « ponts » de fortune incroyables ... Une architecture « inachevée » et désordonnée ... laide à en pleurer !
C'est ce que je fis d'ailleurs tant j'étais déçue de ne pas retrouver mon «image du passé » ! J'étais entrée chez l'habitant en 1971 et avait admiré « l'organisation paysanne » de ces gens de la terre. Le fourrage précieusement conservé pour l'hiver, les légumes (des navets ce jour là) séchés et engrenés ... L'architecture, elle même, était « logique » : la pièce principale située au-dessus de l'étable était « chauffée par le sol » (on sait bien que la chaleur monte) et les ouvertures sans vitres étaient si minuscules que les fumées du Kanoune avaient du mal à s'évacuer.
Le fermier était aveugle et sa femme, d'au moins 40 ans sa cadette, était déjà mère de deux enfants à 14 ans et avait à charge sa soeur ...
Mais revenons au présent ! « Poussés » par le flux des voitures, nous nous sommes retrouvés au bout de la route. Nous avons posés nos pieds hésitants sur l'inquiétante passerelle qui traversait l'oued et nous sommes installés à l'ombre d'un bel arbre.
J'ai immédiatement repérer le cerisier juste devant moi ... : notre dessert était assuré ! Tout autour de nous, je n'ai vu AUCUN touriste, seules des familles marocaines étaient là avec leurs enfants et cela m'a ravi.
Pour nous rafraîchir nous avons barboté les pieds nus dans l'eau glacée qui descendait de la montagne enneigée tout là haut puis nous avons « dévoré » notre délicieux tajine aux olives en admirant le paysage immuable du contrefort du Haut-Atlas !
Voyez, tout au bout, ce champs incliné encerclé de ronces pour que les chèvres n'en sortent pas !
On devine de la neige sur le contrefort du Haut-Atlas
Je n'y retournerais plus ! Je veux que mon « image du passé » reste intacte dans ma mémoire ! Sauf peut être pour m'enfoncer dans la montagne et admirer les paysages inchangés et la culture du safran, spécifique à cette région.
Le climat est frais tout la haut ! Ainsi les hortensias y sont magnifiques ...