STRASBOURG = "PETITE FRANCE" PAS A PAS
MARDI 25 DECEMBRE 2007 - 11 heures du matin (- 5°)
LA PETITE FRANCE :
Datant du XVIe siècle, ce quartier doit son nom à l’hôpital qui y fut installé pour les soldats de François Ier atteints du " Mal français " soit la petite vérole (que nous, Français, appelions le " mal de Naples "). Ce fut un quartier de tanneurs, meuniers et pêcheurs dont les noms des rues portent encore les traces d'où par exemple la rue des Moulins ou celle du Fossé-des-tanneurs. Les maisons à colombages, nombreuses y sont superbes.
Nous nous garons à côté du Musée d'Art Moderne et Contemporain, bien couverts et le plan en mains :
... et commençons notre promenade.
Il n'y a pas âme qui vive sur la berge du Musée d'Art Moderne !
Le Musée d'Art Moderne
Je flashe pour cette péniche bleue et son reflet sur l'Ill calme à cette heure !
Nous l'apercevons déjà ce barrage Vauban noyé de brume ! Il est impressionnant ... et a resisté au temps !
Le beau bâtiment de l'ENA, ancienne prison pour femmes - XIII siècle.
Détails du clocher de l'ENA
Ici, seulement trois des quatre tours sur l'Ill. De gauche à droite : La tour des Français, la Heinrich turm et la Hans Von Altheim turm (enfin, j'espère car j'ai eu un mal fou pour déchiffrer les inscriptions sur la table d'orientation .....).
Le canal de navigation où passe un "batorama" et à gauche le quai Turckheim où se trouvait la tour aux grains démolie en 1860. Au fond à droite, je pense qu'il s'agit de la tour "Du Bourreau" ?
Nous dépassons l'entrée du passage qui nous mènera à la terrasse panoramique tout à l'heure afin d'admirer l'arrière du barrage.
« La ville de Strasbourg
fut conquise en 1681 par Louis
XIV, soit cinq ans avant le début de la construction
du barrage. Face
aux progrès de l’artillerie
et des techniques de combat, les ponts couverts ne permettaient plus
de défendre correctement le sud de la ville. On décida
donc d’édifier, à quelques mètres en amont,
une nouvelle construction capable de faire face aux nouvelles
contraintes de la guerre « moderne ».
Baptisé « la grande écluse »,
le barrage était
censé, en cas d’attaque, en fermant les vannes par
obstruction de ses arches, faire monter le niveau du fleuve l’Ill
et inonder tous les terrains situés au sud de la cité,
et donc les rendre infranchissables par l’ennemi. Constitué
principalement de champs et de vergers, ces zones, une fois noyées,
devenait de véritables marécages dans lesquels étaient
censées s’embourber les troupes ennemies. L’édifice
est aussi nommé « Passage Vauban »
ou « Pont Vauban » car il s’agit
également d’un couloir menant d’une rive à l’autre
de l'Ill. Ce
« passage » contient trois ponts-levis.
Le couloir public est plus étroit que le pont. En
effet, des grilles lui interdisent l’accès des côtés,
occupés par les moulages
en plâtre des statues de la cathédrale. »
WIKIPEDIA
Je suis impressionnée par ces stalactites de glace !
Nous découvrons tout un tas de statues stockées là et provenant de la cathédrale Notre-Dame certainement. Elles sont pour la plupart en très mauvais état après leur chute ou destruction durant la dernière guerre !
Le toit du barrage a été aménagé en terrasse d'où la vue est superbe malgré le temps !
Dans mon dos, l'Hôtel du Département (ils bénéficient vraiment d'une superbe vue !)
POUR MIEUX VOUS repérer "DE LA HAUT" VOICI des photos de la table d'orientation (malheureusement pas très lisible ...) CLIQUEZ !
Je vais essayer de recréer ce panoramique DES QUATRE TOURS de gauche à droite ... !
JE REMERCIE DIDINE POUR CES PRECIEUX RENSEIGNEMENTS !
De gauche à droite on peut distinguer : l’ancienne « Stöckelsturm » (ou
encore tour du Bourreau) puis «
l’Almosenturm ou Malzenturm » (malheureusement détruite en 1869) ;
ensuite l’Heinrichsturm suivie par l’Haus von Altenheimsturm, et la
Französische Turm. Entre les quatre dernières tours prenaient place les
« Ponts-Couverts », construits en bois, couverts de toitures, fermés
vers l’extérieur et munis de herses.
http://www.musees-strasbourg.org/F/musees/historique/histori_oc.html
« Associées aux ponts couverts, se dressent quatre imposantes tours carrées. A l'origine elles étaient au nombre de cinq mais l'une d'elles, la Maltzenthurm (qui servait de prison pour femmes), fut détruite par un incendie en 1869.
La plus terrible de ces tours était la Heckersthurm, autrement dit, la tour du bourreau. Comme son nom l'indique, elle était utilisée par l'exécuteur des "hautes oeuvres" pour mettre à l'épreuve, tous ceux que les instances de la ville avaient jugées bon de soumettre à la "question". L'une des spécialités locales étaient le supplice du Stockhus. Ce "délicat" instrument se présentait sous la forme d'une presse, dans laquelle on enfermait les pieds des condamnés. Quelques tours de vis suffisaient généralement à faire tout avouer, y compris ce qui n'avait pas été commis. Bien entendu, le savoir-faire et l'expérience des bourreaux strasbourgeois ne s'arrêtaient pas à cette seule technique. La ville mettait à leur disposition tout le matériel nécessaire pour casser, trancher, briser, brûler,empaler, écarteler, tordre ou arracher.
Si le bourreau, personnage marginal et craint, mettait généralement à rude épreuve les pauvres bougres qui passaient entre ses mains il pouvait être, lui aussi, confronté à la colère des juges. Ainsi, en 1565, Sébastien Rosenkrantz, bourreau de son état, fut arrêté pour avoir renseigné et abrité un petit groupe de malfrats. La sanction fut à la hauteur de sa fonction. Après torture, on l'exécuta et on banni sa femme après l'avoir fouettée en public sous les crachats d'une foule hystérique. »
1°) L'ENA vue de la terrasse Vauban
2°) On voit ici l'éperon à meurtrières des fortifications de specklin (XVIe siècle). En fond à droite, la tour "du bourreau" et le pont de l'Abattoir et son écluse.
LES TROIS TOURS DES PONTS COUVERTS :
1ère tour
La jolie maison qui la jouxte toute décorée pour Noël : de jour ...
La première tour et le canal du moulin dit "Seitz Mülhle"
2ème tour. A sa droite et légèrement en contrebas, une drôle de maison sur un îlot avec jardin que vous verrez ci-dessous de face.
3ème tour
La 3ème tour et les jolies maisons à colombages au bord de l'Ill dont détails ci-dessous :
Les ponts couverts et la Cathédrale dans la brume
Encore la maison joliment décorée et à sa droite, sur un îlot, une belle bâtisse blanche avec jardin dont détail ci-dessous :
ET CI-DESSOUS, LA VUE A PARTIR DES PONTS COUVERTS :
Un batorama passe dans l'écluse du Pont de l'Abattoir ... C'est amusant de voir à quelle vitesse l'eau descend !
Même les remous sont glacés !
Je fais quelques courses dans cette épicerie située au rez-de-chaussée d'une maison à colombages magnifique puis nous rentrons à l'hôtel pour nous préparer pour le dîner et revenir dans cette PETITE FRANCE si belle mais de nuit cette fois ! Nous avons réservé au restaurant "Pont Saint-Martin" surplombant l'Ill. Nous allons ENFIN DEGUSTER UNE CHOUCROUTE !!!
Nous voyons l'Ill en contrebas, c'est magique !
Après ce bien agréable repas, nous faisons une petite marche digestive dans le quartier tout illuminé et c'est tout aussi beau la nuit ... Le mystère s'ajoute à notre souvenir des "images" de la journée !
Détails photo ci-dessus : écluses et bouillonnements ...