LA RECOLTE DU RIZ A BALI
Nous cultivons le riz depuis plus de mille ans. On raconte que c’est un roi balinais, le roi Petru, qui en a reçu les graines en cadeau d’un dieu, et que la déesse Sri, la femme du dieu Vishnou, a dû se cacher dedans pour les protéger d’une femme géante qui voulait les voler au roi Petru. Depuis, Sri est devenue la déesse du riz et de nombreux petits temples lui sont dédiés, partout dans les rizières. Le riz est donc très important, non seulement parce qu’il nous nourrit (on en mange même au petit déjeuner), mais aussi parce qu’il est sacré.
Une grande partie de notre île est sculptée par les terrasses sur lesquelles il est planté. Cela donne à nos paysages un relief et une variété de teintes surprenants puisque la couleur des champs dépend des plantations. Elles ont lieu trois fois par an, à des moments différents, en fonction de la distribution de l’eau. Notre système d’irrigation est très ancien et très évolué. Il est géré par la communauté des paysans, le subak. Chacun attend son tour pour inonder son champ et amorcer sa récolte.
La rizière la plus haute est remplie en premier. Le ciel et les nuages s’y reflètent. Ensuite, grâce à nos canalisations, l’eau s’écoule dans les terrasses situées dessous. Puis le riz est repiqué à la main. On dispose une par une, en lignes régulières de très jolies pousses d’un vert très tendre, qui évoquent le printemps. C’est un travail très fatigant qui demande de marcher courbé les pieds dans l’eau pendant des heures. Les pousses deviendront ensuite de très belles tiges plus sombres (elles mesurent jusqu’à 60 centimètres de hauteur) puis, juste avant la récolte, elles finiront par jaunir, comme chez toi les feuilles en automne. Enfin, tout est coupé et les champs restent déserts, comme en hiver.
Comme l’eau reçue par les terrains les plus hauts s’écoulera plus tard vers ceux qui sont situés en contrebas, nos paysages prennent des couleurs très variées, indépendamment des saisons.
Pour protéger nos récoltes des petits oiseaux qui la pillent, nous fabriquons beaucoup d’épouvantails. Certains sont très amusants, ils ont une tête en noix de coco. Et nous ajoutons des tourniquets en bambou que le vent fait tourner et qui produisent un bruit de crécelle.
Parfois, tu verras le champ tissé de fils, reliés entre eux et sur lesquels sont suspendus des morceaux de sacs en plastique, qui s’agitent au gré du vent. Ils rejoignent une petite cabane, où une seule personne en tirant sur le fil peut protéger tout le champ qu’il surveille, à l’ombre. Mais les oiseaux ne s’attaquent pas qu’au riz, comme moi ils aiment les fruits !
Extrait de ma vie balinaise
http://www.lagazettedebali.info/journal/articles/media-et-culture/la-culture-du-riz.html
Quand la terre est suffisamment boueuse, le champ est repiqué de jeunes pousses plant par plant. Un dur labeur !
IRRIGATION
Les plants sont "noyés" d'eau
J'aime tout particulièrement ces habitations balinaises.
Autel dédié à la déesse du riz Dewi Sri
LA RECOLTE
UN CLIC POUR VOIR + GRAND
Le riz cultivé s'appelle PADI, la graine non cuite se nomme BERAS et le riz cuit est appelé NASI.
Le riz est toujours récolté par des femmes. Elles se servent d'une serpète pour couper les tiges en ne laissant que 15 cm environ.
La "brassée" est ensuite frappée sur une planche "bricolée""
... afin de récolter les grains ...
... qui sont ensuite tamisés pour enlever les impuretées.
De jour au couchant
Les tiges qui restent dans les champs sont brûlées puis la rizière est complètement inondée. Elle est ensuite labourée à l'aide d'une charue tirée par des boeufs.
De nuit, cela ressemble à des balais :) !
Les canards sont emmenés dans les rizières en "troupeau" comme le bétail. Ils se régalent des insectes nuisibles pour le riz.
Les aigrettes Garzette sont comme les canards de précieuses protectrices des rizières !
Un bonheur pour les yeux par leurs formes géométriques du plus bel effet !