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JO TOURTIT
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JO TOURTIT
2 juillet 2016

A L'ÉTAGE DE LA VILLA ARNAGA D'EDMOND ROSTAND

Dans la famille il y a =

Edmond Rostand (1868 - 1918), écrivain, dramaturge, poète et essayiste, membre de l'Adadémie française, marié à Rosemonde Gérard, comédienne et poétesse. Ils ont eu deux fils : Maurice Rostand (1891-1968), écrivain et Jean Rostand (1894-1977), écrivain et biologiste, également membre de l'Adadémie française.

A L'ÉTAGE

COMME POUR LE PRÉCÉDENT MESSAGE = ne vous attendez pas à des photos artistiques ... le flash étant interdit et la lumière "maigre" ... mais l'ensemble est intéressant. Bonne visite !

 

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LE GRAND ESCALIER

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Dans le grand escalier, trois médaillons peints par Hélène Dufau. L’actuelle rampe en fer forgé a remplacé une première rampe de pierre à balustrade.

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J'ai adoré cet hymne au soleil d'E. Rostand (Chantecler acte 1, scène 2)

Hymne au soleil

Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel !

Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu
Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître,
L'humble vitre d'une fenêtre
Pour lancer ton dernier adieu !

Tu fais tourner les tournesols du presbytère,
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,
Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,
Tu fais bouger des ronds par terre
Si beaux qu'on n'ose plus marcher !

Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes !
Sois béni parmi l'herbe et contre les portails !
Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes !
Ô toi qui fais les grandes lignes
Et qui fais les petits détails!

C'est toi qui, découpant la soeur jumelle et sombre
Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,
De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,
A chaque objet donnant une ombre
Souvent plus charmante que lui !

Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont !

P1430587 Georges Delaw 1871-1938 réputé pour son univers enchanté et ses caricatures, réalise des scènes évoquant les vieilles chansons f

Georges Delaw (1871-1938), réputé pour son univers enchanté et ses caricatures, réalise des scènes évoquant les vieilles chansons françaises.

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L'escalier avant et quelques esquisses ...

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Au travers de la vitre d'époque (!), une vue déformée (et amusante) du jardin à la française.

LA CHAMBRE DE MAURICE (26 mai 1891 – 22 février 1968)

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Maurice ROSTAND  naquît de l’union de deux poètes, Edmond Rostand et Rosemonde Gérard. Il vient au monde le 26 mai 1891, à Paris, et passe ses premières années rue Fortuny, dans l’appartement où son père écrira Cyrano de Bergerac. Le profond attachement qu’éprouve Maurice envers sa mère se manifeste dès l’enfance . Dans son autobiographie Confession d’un demi-siècle, il relate une anecdote témoignant de sa peur de la perdre : enfant, lorsque sa mère sortait en ville, il attachait un fil son doigt et sentait sa présence à travers la résistance du fil (il ne s’aperçu que plus tard qu’elle reliait le fil à un objet de la maison pour maintenir l’illusion de sa présence). Cet « amour unique » - comme il l’écrit lui-même dans son autobiographie – qu’il porte à sa mère peut s’expliquer par le manque d’affection paternelle. Eternel insatisfait, accaparé par son travail, Edmond Rostand consacre peu de temps à ses enfants, ce que regretteront Maurice et son frère Jean, de trois ans son cadet . La famille s’installe à Cambo-les-Bains où l’auteur de Cyrano fait construire la Villa Arnaga, achevée en 1906. La vocation poétique de Maurice Rostand (1891-1968) s'est développée à l'ombre d'une impressionnante figure paternelle. Pas facile de s'imposer dans le monde des lettres et du théâtre lorsque l'on porte le nom de l'auteur de Cyrano de Bergerac ! Pourtant, fort du soutien apporté par sa mère, Rosemonde Gérard, Maurice Rostand persista, coûte que coûte, dans son désir d'écrire. Sa personnalité s'est forgée dans la résistance aux idées reçues, notamment en matière de morale et de patriotisme. L'œuvre de cet écrivain singulier et singulièrement oublié sera évoquée ici sous l'angle d'un antimilitarisme qui s'exprime, en particulier, dans L'homme que j'ai tué (1925).

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LA CHAMBRE DE JEAN (30 octobre 1894- 4 septembre 1977)

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Jean, d’un tempérament plus solitaire, ressemble à son père. La vie à la campagne offre au jeune garçon l’occasion d’observer la nature, éveillant son intérêt pour l’histoire naturelle. « Dans le grand parc familial d’Arnaga, et dans les bois avoisinants, je rencontrais, à profusion, de quoi entretenir ma passion naissante et stimuler mes curiosités. » Jean Rostand, Souvenirs d’Enfance. Loin de tempérer cette passion, son père lui offre un petit laboratoire pour ses expériences. A la fois homme de sciences et homme de lettres, il contribue à faire de la biologie une science majeure (De la mouche à l’homme) et signe de nombreux ouvrages philosophiques (Pendant qu’on souffre encore, La Loi des riches). L’essentiel de ses travaux porte sur la parthénogenèse (reproduction sans mâle dans une espèce sexuée). Il étudie également la génétique des amphibiens à travers les caractères héréditaires des mutations chez les crapauds et les grenouilles. Tout comme son père, il entre à l'Académie Française en 1959.

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Voici ce qu'écrit Jean à propos du portrait au-dessus de son lit où il a les cheveux longs (Eugène Pascau)  =

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Dans son discours de réception à l’Académie française, il raconte le début de sa passion pour les sciences naturelles :
J’avais à peine neuf quand je lus, au dos d’un mince cahier scolaire, une page tirée des Souvenirs entomologiques. Il s’agissait du scarabée sacré et de ses pilules de bouse. Etrangement remué par ces quelques lignes, j’exprimai aussitôt le désir d’avoir le volume qui les contenait. On me donna le premier tome des Souvenirs, puis le second ; et bientôt, je les possédai tous les neuf… L’un après l’autre, je les dévorai. Un monde insoupçonné s’ouvrait à moi, qui n’était plus le monde de l’enfance, mais restait celui de la féerie. J’écrivis à Fabre, et Fabre me répondit. Il fit mieux. Il m’envoya quelques insectes de sa Provence qui gardaient sur eux, comme une invisible phosphorescence, la gloire d’avoir été touchés par l’homme de Sérignan.

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LE BOUDOIR DE ROSEMONDE

"Un boudoir de princesse" que décore la frise représentant des scènes de Cendrillon !

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Cette pièce était le lieu intime de Rosemonde. Elle présente un décor inspiré de l’Art Nouveau. Les murs sont recouverts de grès flammés coiffés d’une frise de marqueterie. L’ensemble est surmonté d’une frise ininterrompue de 20m de long sur un mètre de haut qui se déroule autour de la pièce. Elle est l'oeuvre de Jean Veber. Les scènes représentent un moment important du conte, en général proche du dénouement : Cendrillon s’enfuyant du palais, le Prince s’apprêtant à délivrer la Belle aux Bois dormant. Les meubles eux-mêmes, avec leurs pieds sabotés, semblent tout droit sortis d'un conte de fées. Au-dessus de la cheminée, une pendule a une étrange caractéristique : elle comporte 14 heures. Œuvre du grand-père de Boris Vian, elle illustre l’expression " Chercher midi à quatorze heures ".

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Photo du Net - La pendule de 14 heures !

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Portrait d'Edmond Rostand

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Les tenues d'Académiciens (père et fils)

LA GARDE-ROBE DE ROSEMONDE

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Le décor peint en camaïeu rouge sur toile est inspiré des chinoiseries du XVIIIe siècle. L’architecture, les personnages, les animaux pour beaucoup fantastiques, les plantes représentés… reflètent un goût pour un Orient rêvé. Cette pièce est aménagée de placards dissimulés dans les arrondis des parois. Rosemonde Rostand y entreposait sa garde-robe. La fenêtre offre une des plus belles vues sur le jardin, dans l’axe de symétrie avec les montagnes pyrénéennes pour horizon. Les photographies montrent des étapes successives de l’aménagement du Jardin à la française.

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LA CHAMBRE DE ROSEMONDE

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L'éternelle chanson de Rosemonde Gérard

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs. ..... La suite ICI

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Portrait en pied de Rosemonde par Henry Caro-Delvaille

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LE BUREAU DE LOUIS LABAT (secrétaire d'E. Rostand)

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LA CHAMBRE ROUGE ou CHAMBRE DES INVITÉS

C'est là que s'éteignit Edmond Rostand en 1915.

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Dans le couloir, face à la chambre rouge, les tableaux électriques et "plombs" de la maison.

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Cette chambre était destinée à la famille et aux hôtes de passage. C'est là que s'éteignit Eugène Rostand en 1915. Madame Poincaré, épouse du Président de la République et amie de Rosemonde, s'y installa lors d'un séjour à l'automne 1913. La pièce est décorée de Toiles de Jouy qui ont subi d'importants dommages. Un ciel de lit de damas rouge rappelle la présence d'un lit. Dans un placard, se cache un petit espace dédié à la toilette. Aujourd'hui, la pièce est consacrée à la construction de la maison par Edmond Rostand et son architecte Joseph-Albert Tournaire.

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Portrait de l'architecte Joseph-Albert Tournaire en habit d'Académicien par Georges Lavergne en 1932

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LA SALLE D'HYDROTHÉRAPIE

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D’après l’inventaire dressé en 1919 après le décès d’Edmond Rostand, cette salle était équipée de deux baignoires en émail et appareils à douche, d’un chauffe-bain, d’un séchoir, d’une chaise cannée et d’accessoires de salle de bains. Le sol est recouvert de feuilles de plomb sur lequel repose un caillebottis en teck de Birmanie (restauré par Laurent Vacher de Ondres). Comme toutes les salles d’eau de la maison, la pièce est recouverte de carrelage blanc orné de carreaux ici de couleur bleu clair. La robinetterie, eau chaude et eau froide, est signée Jacob Delafon.

Emile Duval dans son guide, « La pratique de l'hydrothérapie » paru en 1891, explique qu’elle active la circulation capillaire, régularise les grandes fonctions et augmente les forces. Son action repose sur l’application d’un liquide à une température différente de celle de la peau, le plus souvent froide, ce qui crée la réaction sur deux grandes fonctions : la circulation et la respiration. A Arnaga, on peut essayer d’imaginer les méthodes d’hydrothérapie pratiquées. La présence d’un sol surélevé de caillebottis de teck indique le besoin d’évacuer de grandes quantités d’eaux projetées. Edmond Rostand se faisait-il donner des douches pratiquées en arrosoir ou mieux en faisant promener le jet sur tout le corps ?  L’arrosage dure jusqu’à deux minutes au maximum, précisent les manuels. En hydrothérapie, ces douches sont généralement froides. Le froid fait contracter les petits vaisseaux cutanés, ce qui retentit sur le cœur, dont les contractions se font plus énergiques. L’émotion physique ressentie provoque des inspirations plus profondes et plus rapides, l’air pénètre jusqu’aux dernières vésicules du poumon. Sous le caillebottis, un sol recouvert de feuilles de plomb rend étanche le sol. Légèrement en pente, il permet l'évacuation de l'eau.

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LES APPARTEMENTS D'E. ROSTAND

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Après avoir essayé presque toutes les salles, Edmond Rostand choisit ces petites pièces comme chambre et lieu de travail. Son confident, Paul Faure raconte « Pressé par Chantecler, il inaugura un système de travail dont il devait se trouver si bien qu’il l’adopta tout à fait. Il ne travailla plus désormais, comme il l’avait fait jusqu’alors, quelques heures chaque jour, assis à sa table. Il s’enferma dans sa chambre et, couché, écrivit au lit, ses papiers sur les genoux, travaillant tout le jour, de onze heures du matin à six heures sans vouloir, pendant ces sept heures, être distrait de rien ».

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Vue du jardin par Gaston Latouche

 

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Tous les textes ont été copiés sur le site du Musée Edmond Rostand à la Villa Arnaga.

 

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Commentaires
P
Une visite agréable, j'aime tant les maisons d'écrivain.<br /> <br /> Je le note pour un futur séjour. J'adore découvrir les intérieurs, ils ont l'ame de l'auteur.
Répondre
L
Nous l'avons pourtant visitée au début où nous voyagions en cc mais à part le jardin l'intérieur ne me dit plus rien. Bisous
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A
LE jardin vu par la fenêtres est un ravissement!
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A
Quel reportage !!! Je t'admire !<br /> <br /> Je viens de passer un joli moment très instructif...<br /> <br /> Merci pour cette belle visite que j'aimerai vraiment faire...<br /> <br /> Ca donne envie !!<br /> <br /> Bisous ma Jo
Répondre
M
J'ai relu avec plaisir le poème de Rosemonde Gérard .<br /> <br /> Un magnifique reportage très instructif .<br /> <br /> Bises
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