COLCHESTER (UK) : LE CIRQUE ROMAIN
En Angleterre, les Journées du Patrimoine ont lieu une semaine avant la France. Ce jour là, notre fiston nous a concocté de très intéressantes visites dans la jolie et très ancienne ville de Colchester.
Elle est bâtie sur les vestiges de l'antique Camalodunum, port fortifié et oppidum des Belges brittons sur la Colne après l'an 80 av. J.-C. Elle est la première capitale romaine de la Britannia après la conquête de Claude en l'an 43.
PREMIERE VISITE = LE CIRQUE ROMAIN
QUELQUES EXPLICATIONS SUR LE CIRQUE ROMAIN
Le Cirque Romain de Colchester faisait 450 mètres de long et nombreuses de ses ruines ont été trouvées et protégées.
Colchester a décroché la timbale en 2004 avec la découverte, au sud de la colonie romaine (Colonia Victricensis), d’un cirque monumental en pierre érigé au IIe siècle de notre ère : un véritable événement quand on connaît le vide des provinces romaines septentrionales sur ce point. L’article de Philip Crummy permet de cerner les dimensions de l’édifice qui a une longueur moyenne (autour de 450 m) mais une largeur assez faible (autour de 72 m) : il semble d’ailleurs avoir été doté de huit carceres 1- seulement – si le système des factions était en vigueur dans la région, cela impliquerait évidemment que seules des courses singulae ou binae étaient possibles, mais une telle hypothèse reste parfaitement problématique. Si ce cirque n’a évidemment pas été dégagé en entier, divers sondages ont apporté d’intéressants renseignements qui viennent conforter sur le plan archéologique ce que l’on pouvait déjà supposer. Ainsi la mise au jour de frettes en fer a-t-elle permis de constater que des canalisations apportaient l’eau jusqu’à la barrière centrale, l’euripe 2– et c’est là que les sparsores venaient la puiser pour leurs amphores paillées ou leurs cuvettes ; la fouille précise du sol de l’arène autour d’une des bornes confirme bien que les cochers s’approchaient le plus possible de celles-ci, et que dans ces conditions les naufrages ne devaient pas être si rares. L’édifice a dû être utilisé jusqu’à la fin du IIIe siècle apr. J.-C.
1/ Les carceres accueillait les stalles de départ.
Chacune d'elles était suffisamment spacieuse pour loger un attelage et un garçon d'écurie chargé de tenir les guides jusqu'à l'ouverture des portes, lesquelles étaient légères et constituées de deux battants ajourés en bois ; un mécanisme ingénieux utilisant des cordes permettait l'ouverture simultanée des douze portes. Au centre, séparant les stalles en deux groupes égaux, se trouvait la porta pompae pour l'entrée solennelle des processions inaugurales et au-dessus de laquelle se tenait la loge de départ (editoris tribunal) réservée au magistrat organisateur et président des jeux.
2/ L’euripe était le fossé rempli d'eau qui séparait les spectateurs de la piste.
À côté des conducteurs et des auriges, divers personnages évoluent sur la piste du cirque, dans les coulisses ainsi que dans les gradins. Ils se divisent en quatre catégories : les employés du cirque, les employés rattachés à une faction, des acteurs sportifs et les marchands.
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Parmi les employés rattachés à une faction se trouvent les hortatores, les sparsores, les conditores, les médecins, les vétérinaires et divers artisans.
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Parmi les acteurs sportifs, en dehors des aurigae (conducteurs de biges) et des agitatores (conducteurs de quadriges), il y avait des cursores.
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Parmi les employés du cirque, il y avait des musiciens, des juges, des préposés au maniement des compte-tours, bâtis qui se dressaient sur la spina.
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Dans les gradins déambulaient des marchands qui vendaient aux spectateurs leurs produits : boissons, charcuterie, pâtisserie, etc. WIKIPEDIA
La spina et ses édicules : c'est un muret longitudinal et un obstacle infranchissable entre la piste aller et la piste retour et qu'il fallait donc contourner. Il servait de support à de nombreux édicules ayant soit une simple fonction décorative et symbolique, soit un véritable rôle dans le déroulement de la course (édifices aux œufs et aux dauphins permettant le comptage des tours de piste). Sculptures d'athlètes et d'animaux, pavillons ressemblant à de petits temples ronds, au milieu un obélisque (symbole solaire et royal) et des bassins contenant une réserve d'eau utile au rafraîchissement des attelages : des aides placés sur la piste y puisaient de l'eau afin d'asperger les chevaux et les cochers en pleine action. À chaque extrémité s'élevait une borne (meta) comprenant trois cônes posés sur un podium semi-circulaire. WIKIPEDIA.
Les chars sont essentiellement constitués de bois avec deux roues et un dos ouvert, bien que les chars à cette époque ne soient pas utilisés pour la bataille. Les pieds de l'aurige sont maintenus en place, mais le panier repose sur l'axe des roues, de sorte que le trajet est cahoteux.
RECONSTITUTION DES MURS DE SOUTENEMENT DES STALLES DE DÉPART (CARCERES) =
On compte bien huit stalles
Les répliques des murs ont été construites sur les fondations originales avec le même type de matériaux (calcaire et briques rouges).
Sur le site, une reproduction sur une vitre du carceres original avec un point jaune à aligner permet de mieux imaginer le bâtiment tel qu'il était à cette époque =
Jeff, notre guide, portait une ceinture de légionnaire de l'époque flavienne, des Caligae à semelle cloutée, une Hamata (cotte de mailles) et un glaive en bandoulière.
Assez ressemblant aux légionnaires de l'époque !
LE MUSÉE
De charmantes dames reproduisaient avec de petits carreaux en mosaïque, tel un puzzle, des fresques trouvées sur les lieux lors de fouilles.
Serait-ce Claudius (ici et en dessous) ?
Cette très belle amphore romaine servait d'urne mortuaire. Elle est authentique.
Dans l'une des pièces du musée, la grande maquette du cirque romain permet de mieux appréhender sa taille !
Encore quelques autres trouvailles sur site
Bijoux, poteries, ...
An 48 et 60 après J.C.
Des projections de dessins nous ont permis de mieux comprendre la croissance de cette ville romaine au fil des siècles.
Le trait rouge repère l'emplacement du mur d'enceinte de la cité romaine. Ce mur existe encore à bon nombre d'endroits dans la ville. Certaines maisons sont même construites contre lui et c'est assez surprenant.
LA PORTE BALKERNE ET LES MURS D'ENCEINTE
Après le siège de Colchester en 1648, le mur de la ville n'a plus été utilisé pour la défense. Le Pub "The Hole In The Wall" que l'on aperçoit sur la gauche a été construit sur les ruines de la Porte Balkerne.
Ce qu'il reste du monument et c'est déjà pas mal !!!!
Il existait sept portes mais je ne sais pas si les six autres sont encore "debout" ?
En 60, Boudica (*) a brûlé Colchester envahie par les romains. Après ce désastre, les romains ont construit un mur d'enceinte pour protéger la ville et cette porte a été ouverte pour accéder à la route de Londinum (Londres). 200 ans plus tard, les défenses de la ville ont été renforcées contre les raids saxons. Pendant le Moyen Âge, le mur n'a plus eu d'utilité bien qu'il ait été réparé à plusieurs reprises. Après le siège de Colchester en 1648 (ICI), plusieurs pans du mur ont été détruits et d'autres reconstruits.
*Boadicée (ou Boadicéa, 30 apr. J.-C. - 61 apr. J.-C ), reine des Icènes, peuple de Grande-Bretagne, se souleva contre les Romains, sous le règne de Néron. Elle est un symbole de la liberté britannique et est considérée comme le pendant britannique de Vercingétorix.
Assez impressionnante conservation ++++
En arrière plan, la citerne "Jumbo" (1882). Vous aurez l'occasion de l'admirer dans un prochain article.
LE MUR D'ENCEINTE
J'espère que ce retour de plus de 1950 années en arrière vous aura plu autant qu'à moi !